Originaire d’Alaveddy dans la région tourmentée de Jaffna au nord de Sri Lanka, V.P. Vasuhan n’a pas perdu ses années passées comme réfugié.
Avant d’arriver en France, il a séjourné à Chypre où il a étudié la peinture, et visité Israël, l’Egypte, l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche.
Son attachement pour la France, il dit le devoir à la richesse de la production artistique du pays.
Même après la Deuxième Guerre mondiale, nous a-t-il expliqué, la France a connu une impressionnante profusion d’art et de grands artistes
Outre ces organisateurs, que l’artiste chamarra d'un châle selon la coutume pour les remercier, on notait la présence de nombreuses personnes d’origine tamoule sri-lankaise de tous âges, venus encourager.
Les peintures de V.P. Vasuhan s’inspirent nettement de son pays d’origine, de sa culture, de la situation particulière que traverse depuis des décennies la région de Jaffna aussi.
L’ensemble de la présentation est surplombé par « Nous marcherons pour la Paix », œuvre de grand format symbolisant la longue quête de paix du pays et du monde…
L’environnement d’origine du peintre éclate d’emblée dans les formes, à travers les thèmes et le choix des coloris.
Rizières nourricières, rites hindous, nature touffue familière, mais éprouvante aussi (tsunami…), sentiments de mélancolie, détermination à aller de l’avant, à évoluer à tout prix, à préserver jusque dans l’exil son patrimoine et ses valeurs, sa dignité, son sens de la famille et du travail, à contribuer à la vie sur la terre d’accueil…
C’est tout cela qui transpirait dans la soirée inaugurale simple et conviviale, et qui vibre à travers les techniques mises à profit par le créateur : acrylique, émail, collage, dilutions, empreintes matériaux divers...
V.P. Vasuhan ne s’arrêtera pas là.
Voyages, présentations de son travail suivies d’observation créative des environnements visités, riches échanges donc à travers le vaste monde, lui sont promis.
La diaspora tamoule est sa grande famille, mais on ne traverse pas l’exil pour rester indifférent. La déférence envers l’autre, nous l’avons aussi ressentie – et ce ne sont pas les officiels de la Courneuve, parés par leur invité de somptueux châles, qui le démentiront !
Peut-être un jour V.P. Vasuhan rencontrera-t-il aussi ceux de ses frères des Caraïbes, aux destins entre-noués. Aux racines occidées dans la confortable aliénation.
Ou encore vives… encore en butte à la confrontation…
Article by Jean S. SAHAI
Published : montraykreyol and cqojus
jeudi 15 novembre 2007