Seine-Saint-Denis,Aubervilliers
L'hommage tamoul irrite l'Etat sri-lankais
le parisien
Le 2 novembre 2010 à 07h00Le gouvernement sri-lankais aura tout fait pour que le rassemblement, pourtant autorisé par la préfecture de Bobigny, n'ait pas lieu. En vain. Hier, en dépit des pressions exercées sur des élus de La Courneuve, l'association des Franco-Tamouls de La Courneuve a rendu hommage au leader tamoul Suppayya Paramu Thamilselvan, décédé le 2 novembre 2007 lors d'un raid aérien de l'armée sri-lankaise. Son portrait, sculpté par Florence Davoult, une artiste d'Aubervilliers, a été inauguré en présence de près de cinq cents personnes et d'élus de La Courneuve et d'Aubervilliers, et orne désormais la façade de la galerie le Sens de l'art, à La Courneuve.
« L'ambassade du Sri Lanka était contre cette manifestation et, par l'intermédiaire du Quai d'Orsay, a fait pression sur des élus de La Courneuve. Nous vivons dans un pays démocratique. Il est injuste que le gouvernement sri-lankais ait recours à de telles pratiques », martèle à la tribune l'association des Franco-Tamouls de La Courneuve. « J'ai été approché par le gouvernement sri-lankais qui m'a demandé de ne pas me rendre à cette manifestation », confirme Stéphane Troussel, élu (PS) présent hier à l'inauguration. « Le gouvernement a fait pression sur plusieurs élus, poursuit Antony Russel, conseiller municipal (sans étiquette) et président de la galerie le Sens de l'art. Mais pour moi, il n'était pas question d'annuler cette manifestation qui n'a d'autre objectif que d'Å?uvrer en faveur de la paix. »
Responsable de l'aile politique des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), un groupe rebelle qui lutte pour l'indépendance ou une large autonomie du nord et de l'est du Sri Lanka, S. P. Thamilselvan fut, avant sa mort, l'un des principaux interlocuteurs lors des négociations en faveur de la paix à Genève. Mais si, pour les Tamouls, il incarne la paix, pour le gouvernement sri-lankais, il reste un des leaders du LTTE, une organisation placée sur la liste officielle européenne et américaine des organisations terroristes.
Hier, à La Courneuve, où vivent plus de cinq cents familles tamoules, tous entendaient célébrer l'homme de paix. « S. P. Thamilselvan symbolise la paix pour notre peuple dans ce conflit qui a fait des milliers de morts », explique V.P. Vasuhan, un artiste tamoul de Saint-Ouen. « Je n'adhère pas à toutes les dérives qu'implique une guerre. J'ai fait cette sculpture pour la paix. Et je l'ai sculptée en tant que négociateur de la paix », précise Florence Davoult.
Invité à son tour à s'exprimer à la tribune, Stéphane Troussel rappelle que S. P. Thamilselvan a fait le choix d'un combat pacifique dès le cessez-le-feu de 2002. Et conclut, sous les applaudissements : « Cette manifestation est une manière de poursuivre son combat vers la paix. Aucun Etat étranger ne doit nous empêcher de participer à un rassemblement pacifiste. »
« L'ambassade du Sri Lanka était contre cette manifestation et, par l'intermédiaire du Quai d'Orsay, a fait pression sur des élus de La Courneuve. Nous vivons dans un pays démocratique. Il est injuste que le gouvernement sri-lankais ait recours à de telles pratiques », martèle à la tribune l'association des Franco-Tamouls de La Courneuve. « J'ai été approché par le gouvernement sri-lankais qui m'a demandé de ne pas me rendre à cette manifestation », confirme Stéphane Troussel, élu (PS) présent hier à l'inauguration. « Le gouvernement a fait pression sur plusieurs élus, poursuit Antony Russel, conseiller municipal (sans étiquette) et président de la galerie le Sens de l'art. Mais pour moi, il n'était pas question d'annuler cette manifestation qui n'a d'autre objectif que d'Å?uvrer en faveur de la paix. »
Responsable de l'aile politique des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), un groupe rebelle qui lutte pour l'indépendance ou une large autonomie du nord et de l'est du Sri Lanka, S. P. Thamilselvan fut, avant sa mort, l'un des principaux interlocuteurs lors des négociations en faveur de la paix à Genève. Mais si, pour les Tamouls, il incarne la paix, pour le gouvernement sri-lankais, il reste un des leaders du LTTE, une organisation placée sur la liste officielle européenne et américaine des organisations terroristes.
Hier, à La Courneuve, où vivent plus de cinq cents familles tamoules, tous entendaient célébrer l'homme de paix. « S. P. Thamilselvan symbolise la paix pour notre peuple dans ce conflit qui a fait des milliers de morts », explique V.P. Vasuhan, un artiste tamoul de Saint-Ouen. « Je n'adhère pas à toutes les dérives qu'implique une guerre. J'ai fait cette sculpture pour la paix. Et je l'ai sculptée en tant que négociateur de la paix », précise Florence Davoult.
Invité à son tour à s'exprimer à la tribune, Stéphane Troussel rappelle que S. P. Thamilselvan a fait le choix d'un combat pacifique dès le cessez-le-feu de 2002. Et conclut, sous les applaudissements : « Cette manifestation est une manière de poursuivre son combat vers la paix. Aucun Etat étranger ne doit nous empêcher de participer à un rassemblement pacifiste. »